111ème session de la Conférence internationale du travail Dis : cours De Monsieur Bassolma Bazie, Ministre D’etat, Ministre De La Fonction Publique, Du Travail Et De La Protection Sociale.
Avant tout propos, je m’incline sur la mémoire de nos frères et sœurs qui ne sont plus de ce monde, dont la perte de beaucoup d’entre eux est la conséquence des inégalités induites et entretenues donc de l’injustice sociale. Quoi de plus normal donc, de saluer les thématiques de cette 111ème Session de la Conférence Internationale du Travail (CIT) qui s’articulent autour de la justice sociale. Oui, les victimes de l’injustice sociale qui se manifeste dans le monde à travers des conflits et guerres fabriquées de toutes pièces sont innombrables.
C’est avec ce sentiment douloureux de voir la violation des principes et valeurs de base de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) fondés sur la Justice sociale, l’égalité, la dignité que malgré toute cette douleur, je vous transmets au nom du peuple Burkinabè et de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim TRAORE, le salut fraternel mais aussi et surtout leur reconnaissance à l’endroit des peuples et dirigeants qui sont solidaires au Burkina Faso dans ces moments difficiles. Des moments difficiles imposés par des groupes terroristes, dont la perfidie et la barbarie ne semblent pas titiller la conscience de certains dirigeants du monde qui se réclament pourtant de fervents défenseurs des droits humains.
Monsieur le Président,
Distingués délégués,
La Libye a subi des bombardements indescriptibles bien avant l’adoption de la résolution 1970 de l’ONU et cette désarticulation a aspergé le Sahel d’armes de guerre ! A qui a profité ce crime et quelle a été la position de cette « puissante communauté internationale » qui dit défendre tant les droits humains ?
Au Burkina Faso, pour l’instant, il n’y a ni usine de fabrique d’armes, ni de fabrication de munitions. Mais des groupes terroristes en ont comme des grains de sable pour endeuiller des populations innocentes : d’où viennent donc ces armes et qui leur procure ces armes ?
Le Burkina Faso, au nom des mêmes Conventions de solidarité et d’assistance ratifiées dans le monde (dont 44 Conventions au niveau de l’OIT), exige cette solidarité pour protéger ses populations ; cet appel est presque resté sans grand écho et pire, le minimum que le Gouvernement burkinabè se débat pour obtenir à la sueur du front de ses propres fils, est cyniquement bloqué. Et c’est lorsqu’il y a des massacres que les tympans jadis bouchés se débouchent, les langues liées se délient et les moyens introuvables s’obtiennent pour annoncer l’arrivée des médecins après la mort !
Au Burkina Faso, les filles et fils, face à une situation de non-assistance à personnes en danger sont déterminés à s’engager et sont formés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour s’assumer de façon sacrificielle afin de défendre leur patrie en péril. Ce sont ces vaillants Burkinabè appelés Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) que certains « partenaires traditionnels qualifient de milices » or, sous les yeux de tous et toutes, dans une contrée proche de là, des AK 47 et des Kalachnikovs sont fournis à des électriciens qui se transforment en conducteurs de chars pour disent-ils défendre aussi leur Pays : eux, par contre sont qualifiés de combattants et de patriotes !
Monsieur le Président,
Distingués délégués,
Faudrait-il rappeler fortement à tous et à toutes qu’au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sahel en général, ce sont également des êtres humains qui sont tués ; des êtres humains qui respirent comme tous et qui ont droit à la vie comme tous !
Nous ne sommes pas venus à cette tribune pour pleurnicher aux yeux du monde et exhiber nos souffrances et plaies, mais plutôt pour vous signifier vivement que :
- les peuples du Sahel dont celui du Burkina Faso se nourrissent de confiance, d’assurance, d’espérance et de victoire sur les hordes terroristes, leurs complices, leurs commanditaires, qui qu’ils soient !
- les peuples du Sahel dont celui du Burkina Faso, sont solidaires, résistants, résilients et résolument engagés à s’assumer jusqu’à la victoire dans la défense ferme des terres de leurs ancêtres ;
- les peuples du Sahel disent non aux médecins soignants dans une chanson anesthésiante mais qui sont en réalité de vils vendeurs de cercueils dont les chiffres d’affaires sont proportionnels au nombre de leurs victimes assassinées ; Quel cynisme ???
- les peuples du Sahel dont celui du Burkina Faso disent merci à tous les autres peuples du monde qui leur sont solidaires, qui demeurent à leurs côtés dans le combat pour la liberté, l’égalité, l’honneur, la dignité humaine et la justice sociale donc la paix ;
- le peuple burkinabè liera de façon souveraine ses partenariats en fonction de ses besoins déterminés par lui-même et les assumera comme tels.
- les peuples sahéliens dont les Burkinabè en fraternité avec les autres peuples d’Afrique se battront pour que les instances régionales et sous régionales telle que la CEDEAO, et l’Union Africaine, soient des instances au service des peuples pour leur intégration saine, leur développement et leur épanouissement et non pour des intérêts de groupuscules organisés pour défendre leur chapelle.
Monsieur le Président,
Madame la Présidente du Conseil d’Administration,
Monsieur le Directeur Général,
Honorables délégués, Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Les peuples du Sahel dont celui du Burkina Faso vous disent qu’ils sont résolument engagés dans la lutte pour la Justice sociale qui est la conséquence de la paix sociale comme l’a titré le centenaire de l’OIT sur un de ses ouvrages : « Si tu veux la Paix, cultive la Justice ! ».
Au vu donc de sa mission de justice sociale, des valeurs fondamentales, de dignité humaine, de liberté et d’égalité qu’elle promeut, notre Organisation est interpellée sur la persistance des injustices, des inégalités et de l’insécurité dans le monde du travail. Ce n’est que dans ce sens que le « travail ne sera véritablement pas une marchandise » comme l’a toujours annoncé l’OIT.
C’est pourquoi, je souscris pleinement à l’appel pressant du Directeur Général du BIT, à faire avancer la justice sociale par le travail décent. Ce concept si cher à notre organisation commune renvoie aussi à la transparence et à l’exemplarité dans la coopération et la solidarité entre Pays du nord et ceux du Sud pour venir à bout des multiples crises et notamment le terrorisme.
Pour sa part, le Gouvernement burkinabè s’est engagé à orienter de façon souveraine sa diplomatie vers des partenaires qui épousent cette vision. Cependant, du haut de cette tribune, je voudrais rassurer l’opinion internationale et les amis du Burkina Faso, que notre pays reste toujours ouvert et bien fréquentable nonobstant cette campagne mensongère savamment orchestrée par les ennemis de la Paix.
Au demeurant, il est impératif pour nos Etats de promouvoir des politiques publiques, des actions centrées sur l’humain et favoriser une gouvernance vertueuse en tant que des garanties crédibles pour construire des Nations solidaires les unes envers les autres. Aussi, faut-il garantir l’accès au plein emploi, productif et librement choisi, et à l’apprentissage de qualité. Dans ce sens, le Programme Pays de Promotion du Travail Décent (PPTD) est un outil précieux pour faire avancer la justice sociale dans nos Etats.
A cet sujet, je puis d’ores et déjà vous rassurer que mon Pays, le Burkina Faso, à travers son Plan d’Actions pour la Stabilisation et le Développement 2023-2025 (PA-SD) et le PPTD dont la matrice des résultants vient d’être actualisée en vue de sa prolongation vise la promotion du travail décent pour tous.
Pour finir, j’exprime le vœu que les conclusions issues des travaux de la 111ème Session de la Conférence internationale du Travail orientent les mandants vers la quête de justice sociale et du travail décent.
Vive le peuple du Burkina Faso !
Vive les peuples du Sahel !
Vive les peuples solidaires !
Vive les partenariats sincères et constructifs !
Vive la CIT !
Vive l’OIT !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !!
Je vous remercie !
Le Service d'information du Gouvernement